Parc national de Sarek

Situé dans le nord de la Suède, aux confins de la Laponie, le Parc national de Sarek est le second plus grand parc du pays, avec une superficie de près de 2 000 kilomètres carrés.

Créé en 1909 et classé en 1996 par l’UNESCO, le parc se trouve dans la région la plus isolée des Alpes scandinaves. Il est parcouru par la rivière Rapaätno qui est alimentée par plusieurs dizaines de glaciers et trouve en son centre l’immense vallée de Rapadalen, laquelle est souvent qualifiée comme étant la « plus grande zone encore vierge » d'Europe.

Dans cette région méconnue et difficilement accessible (aucun moyen de s’y rendre par la route), vous trouverez une nature sauvage, sublime et intacte : un air de Grand nord canadien sans quitter le continent.

La traversée du parc est sans conteste l’un des plus beaux treks d’Europe, au cours duquel vous découvrirez des rivières sauvages aux eaux limpides, de vastes vallées glaciaires, des sommets enneigés et une concentration exceptionnelle de faune sauvage.

En fonction de la saison, vous pourrez croiser une harde de plusieurs milliers de rennes, des élans et si vous êtes chanceux les grands carnivores comme l’ours brun, le loup, le lynx ou le glouton. Le parc compte également une grande population de rapaces, de buses, de perdrix des neiges et d’aigles royaux.

Dans cet environnement sauvage et vierge de toute activité humaine, il n’est pas rare de marcher une semaine entière dans ces paysages grandioses sans croiser personne. Car malgré sa beauté incroyable, le parc national de Sarek n’est fréquenté que par 2 000 visiteurs chaque année.

Cette sensation d’être seul au monde est renforcée par le fait que les différentes zones du parc se trouvent à plusieurs jours de marche de la première habitation, mis à part quelques vieilles cabanes dans lesquelles viennent de temps à autres des nomades Samis. Ces habitants ancestraux de Laponie sont encore environs 7 000 à vivre dans la région et à perpétuer leur mode de vie nomade basé sur la cueillette et la chasse.

La traversée du Sarek est donc une randonnée réservée aux marcheurs aguerris et aux voyageurs qui se sentent l’âme d’un aventurier. Il n’y a en effet pas d’autres possibilités que de partir plusieurs jours (ou plusieurs semaines) en totale autonomie, avec des provisions en nourriture en conséquence et donc un sac dépassant généralement les 20 kilos.

De plus, les conditions sur place sont très rudes. Outre la météo très changeante (brouillard, vent, averses de pluie et possibilité de neige même en été), l’absence d’infrastructures, de refuges et de sentiers balisés ainsi que le relief très accidenté rendent la marche encore plus difficile et éprouvante.

Avant de se lancer dans l’aventure, il est indispensable de savoir utiliser une boussole et une carte pour se repérer et trouver sa route, d’autant plus qu’il n’y a pas de réseau téléphonique, à part au sommet de certaines montagnes. Enfin, vous allez devoir franchir régulièrement des rivières gelées avec parfois beaucoup de courant et faire face à des attaques incessantes de moustiques si vous vous y rendez durant l’été.

Le meilleur moment pour se rendre dans le parc national de Sarek est de la mi-août jusqu’à la mi-septembre, période où il y a moins de moustiques et où les magnifiques couleurs de l’automne apparaissent. La fin du mois de juin est également une bonne option, car même s’il y a encore beaucoup de neige, c’est le moment idéal pour profiter du soleil de minuit. Les plus courageux pourront quant à eux se lancer dans la traversée du parc en ski pulka entre décembre et mars pour admirer les aurores boréales.